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Gérer nos pensées
Activités pour gérer nos pensées
Lorsqu’on sait que nous avons en moyenne 70 000 pensées par jour, on comprend pourquoi des temps de pause et d’introspection peuvent devenir nécessaires, voire indispensables.
Il est impossible de ne pas penser. Si quelqu’un vous dit d’arrêter de penser, vous allez trouver ça tellement difficile ou stupide que vous allez penser encore plus.
Essayons plutôt d’attraper et de rediriger nos pensées, de prendre conscience de nos réflexions intérieures, de les accueillir, de les diriger, un peu comme les émotions.
La rumination, par exemple, est la répétition de pensées néfastes. Lorsqu’un sujet nous dérange, nous irrite, nous perturbe, il a tendance à envahir nos pensées et n’est en rien constructeur si nous ne prenons pas conscience du fait.
Alors, comment faire pour cesser de ruminer ou pour rediriger nos pensées ?
Nous pouvons commencer par utiliser le style explicatif. C’est-à-dire, se demander pourquoi les choses se passent ainsi. Chercher la raison.
Puis, nous pouvons essayer de trouver des réponses optimistes à nos tracas en portant une attention particulière aux mots que l’on se dit (dans nos pensées). En évitant, les je, tu, toujours, jamais, encore, tout, rien…autrement dit, en conscientisant le vocabulaire utilisé et les tournures de phrases, afin de relativiser.
Lors d’un événement, nous pouvons utiliser 2 systèmes réactifs :
- le système réactif extrême. Pas bon.
- le système réactif rationnel. Et oui !!!
Il s’agit évidemment de privilégier le système rationnel en étant moins centré sur soi, en pensant aux autres et aux éventuelles conséquences de nos réactions excessives.
Par exemple, un jeune se dit :
- J’ai faim (pensée factuelle)
- Qu’est-ce qu’on mange ? Est-ce que papa va bientôt arriver ? (fantaisie)
- Je pense que s’il arrive tard, on va manger tard, je vais me coucher tard. Et ce n’est pas bien. (futur)
- Il s’en fiche à quelle heure on mange (jugement)
Lorsque le jeune est dans la pensée factuelle et la fantaisie. Il constate et n’est absolument pas dans la pleine conscience. Il se permet ensuite d’envenimer le futur proche et de rentrer dans le jugement. Ce qui provoque de l’anxiété.
Si, au contraire, il pensait à sa capacité à patienter car il n’est pas en train de mourir de faim et que son papa est probablement retenu par une réunion indépendamment de sa volonté. Il peut alors entreprendre une nouvelle activité sereinement avant l’arrivée de son papa.
En référence à l’ETR model (Event/Thought/Result), si la pensée qui suit un événement est analysée (conscientisée), alors le résultat (comportement, attitude) sera ajusté pour favoriser l’optimisme et la résilience.
Pour un meilleure utilisation de notre système réactif rationnel, il est intéressant de connaître le biais cognitif qui est "une forme de pensée qui met en oeuvre de manière systématique des distorsions dans le traitement de l'information. Ces biais, qui sont en général inconscients, peuvent conduire à des erreurs de perception, de raisonnement, d'évaluation, d'interprétation logique, de jugement, d'attention, etc., ainsi qu'à des comportements ou à des décisions inadaptées. L'étude de ces biais montre à quel point notre expérience du monde, nos pensées et nos comportements sont nettement moins libres qu'on ne l'imagine."
15 distorsions cognitives
Voici une vidéo de Mathieu Bréart, qui explique très bien les erreurs de traitement de l'information, avec des exemples dans lesquels on se retrouve. Le tout avec un petit accent canadien qui nous fait voyager. Merci Mathieu !
Savoir qu'on n'est pas tout seul à penser comme on pense aide à prendre du recul par rapport à comment on pense !!!
Autrement dit,
Nous faisons tous des erreurs de pensée qui nous amènent à ressentir des émotions désagréables (colère, culpabilité, anxiété, etc.). Les erreurs de pensée sont ces façons qu’on a de percevoir les choses mais qui ne représentent pas souvent la réalité. Souvent, nous n’en avons même pas conscience, car elles sont ancrées en nous sans que nous nous en rendions compte. Le problème est qu’elles nous amènent parfois à nous conduire de façon stupide.
Voici des erreurs de pensée que nous avons tous à un moment ou à un autre de notre vie.
1) Pensée tout ou rien: C’est lorsque nous ne voyons pas les zones grises; c’est noir ou c’est blanc. Les choses sont divisées en 2 seules catégories; elles sont bonnes ou elles sont mauvaises. Par exemple, j’échoue un examen alors j’abandonne mon cours. Parfois, chez les adolescents, une remarque sur leur comportement en début de journée et leur journée entière est complètement fichue.
2) Le rejet du positif: C’est lorsqu’on rejette toutes les expériences positives en disant qu’elles ne comptent pas. Par exemple, lorsqu’on ne voit pas ce qu’on fait de bon, mais seulement ce qu’on fait de mauvais en se disant que ce qu’on fait de bon n’est pas assez important pour compenser pour ce qu’on fait de mauvais. Plus concrètement, ça pourrait être une mère qui ne voit que lorsqu’elle réprimande son enfant, mais ne voit pas qu’elle s’occupe de lui tous les jours en faisant à manger, en l’habillant, en le lavant, en le cajolant, etc.
3) La dramatisation: C’est quand on exagère et amplifie la situation. Par exemple, lorsqu’on se lève le matin et qu’on constate qu’on a un bouton sur la figure et qu’on se dit que c’est la fin du monde, ou encore, lorsque son enfant brise un objet et qu’on se dit que c’est une catastrophe.
4) L’étiquetage et les erreurs d’étiquetages OU le jugement global sur la valeur personnelle: C’est lorsqu’on juge ou étiquette une personne par un seul comportement. Par exemple, quand on se traite de bon à rien quand on rate quelque chose ou lorsqu’on demande un service à son voisin, que celui-ci refuse une fois et que nous le catégorisons comme étant égoïste et égocentrique.
5) La personnalisation: C’est quand on se considère responsable d’un événement désagréable alors que ce n’est pas le cas ou qu’on surestime la relation entre un événement et soi-même. Par exemple, un enfant qui se sent responsable du divorce de ses parents en s’imaginant que c’est de sa faute, ou encore, lorsqu’on s’imagine qu’on aurait pu faire plus lorsqu’on est témoin d’un accident car on se dit qu’on aurait pu être plus attentif.
6) La conclusion hâtive: C’est lorsqu’on fait une conclusion négative sans avoir tous les éléments pour expliquer le comportement ou l’événement. Par exemple, quand on s’imagine qu’une personne est ivre alors qu’elle est en train de faire une crise de diabète parce qu’elle titube et parle anormalement, ou encore, lorsqu’une personne ne nous salue pas une fois, on s’imagine qu’elle est fâchée contre nous.
7) Les raisonnements émotifs: C’est lorsqu’on s’exprime ou prend une décision sous le coup de l’émotion. Par exemple, prendre une décision sous le coup de la colère.
Le fait de savoir que nos pensées nous jouent des tours est déjà un premier pas vers leur gestion...